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En Europe et en territoire non-musulman en général, l’impératif islamique de fuir ou combattre le «pouvoir infidèle» s’exprime de manière différente, «l’orthodoxie» islamique proposant une doctrine géopolitique divisant le monde en différentes zones ennemies : la «demeure de l’Islam» (dar-el-islam) – l’ensemble des pays où domine l’islam – et la «demeure de la guerre» – (dar-el-harb), le monde infidèle. Dans le dar-el-islam, les non-Musulmans sont «tolérés», moyennant le paiement d’un tribut et la soumission à la Charià, s’ils sont adeptes d’une religion abrahamique, juifs ou chrétiens. Quant au dar-el-harb, il constitue un espace géopolitique et religieux foncièrement hostile, avec lequel seules des relations de guerre peuvent exister. Toutefois, le Coran prévoit une exception : la «demeure de l’Islam» peut contracter une trêve avec la «demeure de la guerre» si cette «trêve», due au principe de nécessité (darura), permet aux Musulmans, contraints de résider dans le dar-el-harb, d’y prêcher leur doctrine sans exiger en contrepartie le même droit de prédication non-musulmane en terre d’Islam. Mieux : les Islamistes peuvent s’exprimer plus librement en terre occidentale que dans leurs pays d’origine ! Cette situation intermédiaire est nommée «terre de la conciliation» (dar-el-sulh ou dar-el-ahd) ou «terre de la prédication» (dar-el-dawaà), en référence à l’impératif de prosélytisme.