66 liens privés
C’est d’ailleurs l’une des rares relations entre l’État et les plus pauvres qui demeure basée sur la confiance et non sur le contrôle et la suspicion.
S'imaginer que les manifestants qui, durant des mois, ont défendu avec acharnement une certaine idée de la famille (famille dont ils savent bien qu'elle est le dernier matelas sur lequel viennent s'écraser les travailleurs balancés du haut des grandes tours de la finance) sont des nantis aveugles aux réalités sociales, voilà qui marque un bel exemple de pensée binaire – et finalement, ce serait une assez bonne nouvelle, sur le plan économique : mazette, ce qu'il y a comme nantis, en France ! J'y vois, personnellement, un grand espoir, y compris sur le plan social. L'avenir ne devrait pas tarder à nous dire qui a raison.
Gerard Depardieu est donc aussi le nom qu’on peut donner à la tragédie de l’être humain, incapable d’échapper à son enveloppe charnelle. Et qui, malgré tous ses subterfuges, malgré le divertissement de soi et des autres, sait qu’il reste mortel.
Et comme presque tous ceux qui ont cette lucidité-là, il se déteste de se savoir mortel. Et il accélère ce qu’il redoute, pour ne pas avoir à l’attendre.
C’est cela qu’il faut le plus apprendre de Gérard Depardieu. Et c’est de cela qu’il faut le plus se méfier: que la fascination d’un peuple pour un homme, qui le représente si bien, ne le pousse pas à s’autodétruire.